À la veille de ce 1er pont du mois de mai, Philippe et Elisabeth nous partagent leur playlist idéale pour profiter de ces jours de détente…
« Aimer un CD, un morceau c’est avant tout être prête, disponible, et bien dans ma tête pour m’immerger. Ensuite c’est de l’émotion et de la joie que j’aime partager. »
Mélomane, Elisabeth aime la musique mélodieuse, classique et jazz, mais apprécie également de se laisser surprendre par des impros qui l’emportent et la font s’évader.
Un seul petit bémol dans cet amour des mélodies : le fait de ne pas jouer d’un instrument, et de ne pas pouvoir appréhender tout l’aspect technique des expressions musicales…
E.S.T (Esbjörn Svensson Trio), un groupe suédois actif de 1990 à 2008, année de la mort de son meneur Esbörn Svensson. Les compositions d’E.S.T. ont emprunté des éléments et des styles à la pop, à la musique électronique et à la musique classique. C’est ce mélange de musique électronique et classique que j’aime que l’on trouve dans le CD Seven Days of Falling. Si je dois choisir un seul morceau de cet album, ce sera « Ballade for the Unborn » pour ses notes tirées en longueur, le rythme en apesanteur avec le piano en avant-plan.
POUR UNE PAUSE DÉTENTE, DANS UNE JOURNÉE HYPERACTIVE…
Chopin, l’un des plus grands compositeurs et pianistes du XIXème siècle… C’est beau, c’est harmonieux, c’est joyeux. Le « Lento sostenuto », le coté mélancolique, romantique, qui habite les Nocturnes, mais également les Préludes qui semblent n’être que des « improvisations » brillantes, me transportent… Sa musique m’accompagne depuis ma jeunesse et, en ce qui me concerne, n’a pas pris une ride !
POUR BOUQUINER AU COIN DU FEU, UN SOIR DE PLUIE…
Brad Mehldau, pianiste contemporain américain
La musique baroque de Bach qui laisse la place à l’improvisation et au swing a été transposée par de nombreux artistes jazz, notamment Edouard Ferlet. Brad Meldhau en a fait l’une de ses sources d’inspiration classique qui sont nombreuses : Beethoven, Schuhmann, Schubert… Il joue un jazz à la fois structuré et improvisé. J’ai eu la chance d’assister à un concert en piano solo à la Philarmonie de Paris, un moment somptueux !
Mon coup de cœur : Elegiac Cycle dans son intégralité
« Le Jazz, l’expression de la liberté musicale, fondée sur la technicité et l’émotion…à partager en toute liberté ! »
POUR RÊVER SUR L’ESPLANADE DU MUCEM…
Ahmad Jamal, et en particulier l’un de ces tous derniers CD, intitulé Marseille. Pour moi qui écoute Ahmad depuis des…lustres, il est particulièrement impressionnant de voir un tel artiste, reconnu mondialement, savoir se remettre en cause pour distiller une musique si moderne. Ahmad vient malheureusement de s’éteindre à 92 ans…précipitez-vous sur tous ses enregistrements, c’était et ça restera un pianiste magique, inspirant… je rêver d’écouter Marseille sur l’esplanade du Mucem… grandiose !
POUR CHILLER SUR UNE TERRASSE, FACE À LA MER…
Daniel Mille, beaucoup plus confidentiel. La révélation pour moi de ce que l’accordéon peut apporter à la musique de Jazz. Entendu pour la première fois au festival d’Enghien en hommage à Marcel Azzola. Cette découverte s’est faite avec le CD Après la pluie, paru en 2005. Une atmosphère musicale que seul l’accordéon sait procurer, et les musiciens autour de lui pour cet album sont non seulement de grandes pointures, mais surtout au diapason. Beaucoup d’émotion pour moi à l’écoute de ce type de jazz, face à la mer, tranquille ou agitée… un pur moment de bonheur.
POUR SE LEVER AVEC LA PÊCHE…
Plume…découvert par hasard, alors que j’avais décidé d’aller écouter du jazz au Duc des Lombards à Paris. Concert pour la sortie de son CD Escaping the dark side. Un phrasé au saxophone comme je n’en n’avais pas entendu depuis longtemps…un petit côté Gato Barbieri. Ecouter Plume c’est ne pas savoir quoi faire de ses mains et de ses pieds, tellement ça vous emporte. Même le morceau Nature Boy, si souvent joué, est ici interprété avec brio et délicatesse. A découvrir…le matin pour vous donner la pêche.
POUR ÉCOUTER DANS LA BASILIQUE DE LA FIN DES TERRES….
Airelle Besson, magnifique trompettiste, qui avec le CD Aïrés, en complicité avec Edouard Ferlet et Stéphane Kerecki, vous emmène au cœur de ce « cross-over » où la musique d’inspiration classique se frotte au Jazz, pour des morceaux réinventés, comme Pavane pour une infante défunte de Ravel. Raffinement, élégance de tous les morceaux, et une pochette du disque à l’unisson. Je rêve de cette musique au cœur de la Basilique de la fin-des-terres…
